L’âge de raison
Auditrices, auditeurs, lectrices, lecteurs,
18 c’est un beau nombre. 18 ans c’est la majorité. Et définitivement, le 18ème Transmission voit notre bébé passer un cap.
Sous la contrainte de devoir traiter de cinq films en moins d’une heure, Lucien, Manuel et Julien se plient aux exigences inhumaines du sergent-instructeur Grinnaert. Après avoir imposé un programme azimuté, l’ayatollah a prédéterminé l’ordre de passage des films et même désigné à l’avance lequel des transmetteurs ouvrira les hostilités sur chacun des débats.
Préparé comme jamais, l’animateur maintient la pression, distribue la parole à ses lieutenants tel un chef d’orchestre dirigeant une partition contemporaine où chaque note, même dissonante, se succède sur un tempo acrobatique.
Sans un bruit et Dans la brume déjà évoqués, c’est au terme du débat sur Solo qu’arrive le vrai challenge. Alors que nous sommes sur son terrain, un Manuel Haas désespéré par l’entertainment américain mentionne une bouteille de rosé d’Anjou, tapie au fond de son réfrigérateur. Étincelles dans les yeux des camarades Halflants et Rombaux. Sans crier gare, votre serviteur lance le jeune Lucien sur Everybody knows. Mérite du film d’Asghar Farhadi (le seul?): faire revenir le sérieux. Pour un temps.
Alors que le débat touche à sa fin, Lucien évoque Javier Bardem sirotant du vin rouge sur une terrasse ibère. Retour de l’image de la bouteille réfrigérée à portée de main: liquide de couleur rubis, verre perlé de gouttelettes accusant sa fraîcheur sublime. En guerre ! Dernière astuce du contremaître de l’émission, comment trinquer avant d’évoquer le chemin de croix d’un working class hero ?
Vous l’aurez compris, ce nouveau Transmission est bien le premier 100% sobre.
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